Origines, Sélection des Chiens Montagne des Pyrénées du Hogan des Vents et Myélopathie Dégénérative (DM)

BOUGNETTE du Hogan des Vents (2006-2017)

LES ORIGINES

Les chiens Montagne des Pyrénées du Hogan des Vents trouvent leurs origines dans quatre lignées différentes de Montagne représentée chacune par une chienne. Je leur ai associé ultérieurement une cinquième lignée résultant de l’introduction de gènes Kangal et Dogue du Tibet. Il s’agit de ma lignée de rouquines dont les qualités de travail sont exceptionnelles.

Dans mon optique « chien de travail à la protection des troupeaux » de ces quatre premières lignées de Montagne, j’en ai éliminé définitivement deux.

La première pour un manque évident d’intérêt pour le travail sur troupeau et une morphologie de mamelles catastrophique.

La deuxième pour une morphologie que je trouvais trop légère pour des chiens de protection associée à des aboiements excessifs.

Ma lignée de rouquines, composée uniquement de chiennes de protection remarquables, est destinée à être absorbée à terme dans mes deux lignées Montagne afin d’en augmente la variabilité génétique et en renforcer les qualités de travail.


ONIA du Hogan des Vents

UN CHIEN EN BONNE SANTE OU UN CHIEN QUI N’EST PAS MALADE ?

Un chien en bonne santé c’est juste l’état normal d’un chien mais nous l’avons oublié.

Les éleveurs qui s’inscrivent dans la perspective de tester tout ce qu’il est possible de tester comme problèmes génétiques, condamnent à moyen terme la race qu’ils sont censés préserver en réduisant le pool génétique à une peau de chagrin.

Sélectionner des chiens qui ne sont pas malades et sélectionner des chiens en bonne santé sont deux choses différentes.

La nuance est de taille et ses implications dramatiques. Plus on cherche à sélectionner des chiens qui ne sont pas malades, plus on en produit. En effet en réduisant encore plus un pool génétique déjà restreint c’est l’homozygotie qui est favorisée et avec elle l’apparition de toutes les tares possibles et imaginables. L’apparition du nanisme chez le Montagne des Pyrénées – race géante – en est un bien triste exemple.

Dans son ouvrage de 2002 The Great Pyrenees From France With Love, Joseph B. Gentzel liste pas moins de 30 problèmes de santé d’origine génétique chez le Montagne des Pyrénées. Sur ce sujet il remet en cause les pratiques des éleveurs contemporains en comparaison du mode d’élevage traditionnel des bergers. Pour rappel le laboratoire Antagène ne propose à ce jour que trois tests génétiques pour le Montagne des Pyrénées …

Le standard devrait être un garde fou et pas un carcan. La logique de standardisation extrême va totalement à l’encontre de la variabilité génétique essentielle à la survie des espèces. En favorisant l’homozygotie pour obtenir des chiens strictement identiques génération après génération, l’éleveur fait sans en avoir conscience la promotion d’une consanguinité galopante dissimulée derrière des calculs illusoires. Je le répète encore une fois en tant que scientifique, un coefficient de consanguinité se calcule sur pas moins de 20 générations.

La sélection officielle sur la posture (expositions canines) concentre les problèmes génétiques alors que la sélection sur le travail les écarte.

Dans son histoire un chien c’est d’abord une fonction et c’est la fonction qui a fait le chien pendant des siècles, pas l’inverse. La fonction a conduit à la création de types présentant une certaine homogénéité d’apparence mais aussi une diversité. Il n’y a jamais eu un modèle unique à suivre de façon aveugle, et heureusement. Nous l’avons encore une fois oublié.

TESTS GENETIQUES OU PAS TESTS GENETIQUES

Par définition, un chien de travail ne peut être sélectionné que dans son milieu de travail. Dans ce cas le travail est le seul et unique test à valider. C’est exactement ma stratégie d’élevage depuis que j’élève des chiens destinés à la protection des troupeaux.

Dans ce monde où la technologie est omniprésente y compris dans le milieu du chien, j’ai décidé de travailler sans elle, à l’image des générations de bergers qui m’ont précédé.

Ils ont créé les extraordinaires races de chiens de protection que nous connaissons encore aujourd’hui, sans tests génétiques et sans radio des hanches ou des coudes, uniquement sur leur instinct et la capacité des chiens à remplir une fonction bien précise : protéger leurs troupeaux et leurs bergers. Je m’inscris dans cette lignée mais je n’ai rien inventé, je poursuis une tradition millénaire.

Mon credo de base est que des chiens de protection en bonne santé sont des chiens qui se reproduisent naturellement à la saillie. Ce sont aussi des chiennes qui mettent bas naturellement, allaitent et élèvent leurs chiots sans interventions humaines intempestives. Et enfin des chiens qui remplissent correctement leur rôle de protecteur.

Néanmoins faut-il encore démontrer aux sceptiques que mes chiens sont en bonne santé. Le dernier test à la mode est celui concernant la Myélopathie Dégénérative (DM). Il se trouve qu’une des dernières chiennes que j’ai produit dans une lignée que j’ai depuis écartée et dont je ne possède plus aucun individu s’est révélée saine mais porteuse de DM.

UNANNO du Néouvielle, BOUGNETTE du Hogan des Vents, FAAL du Hogan des Vents,

CAYA de la Vallée du Bois Doré et ESTAT du Hogan des Vents


Du coup j’ai vérifié le statut DM de mes trois étalons Montagne des Pyrénées actuels : HAGAKAN du Hogan des Vents (ESTAT du Hogan des Vents x BOUGNETTE du Hogan des Vents), NOUN du Hogan des Vents (JALAN du Néouvielle x IESTAT du Hogan des Vents) et OLBIE du Hogan des Vents (JALAN du Néouvielle x HILLI du Hogan des Vents).

NOUN et OLBIE sont des fils de JALAN du Néouvielle, déjà testé Homozygote normal donc sain et non porteur de DM.

Les résultats viennent de me revenir et mes trois mâles sont Homozygotes normaux donc sains et non porteurs de DM.

Ce résultat me conforte donc dans ma stratégie d’élevage. Comme mes chiennes ont pour père JALAN et que côté maternel elles ont les mêmes origines que mes trois mâles, il y a fort à parier qu’elles sont aussi saines pour la DM.

Je n’ai jamais fait de radio de dysplasie sur mes chiens mais je n’en ai jamais vu un seul avoir des problèmes de locomotion, et pourtant ils travaillent dans des pentes abruptes et par tous les temps.


CONCLUSION

Ma sélection pastorale me convient donc parfaitement et elle a fait ses preuves depuis de nombreuses années.


© Mathieu Mauriès 2021