Pour le partage

Première intégration de chiens de protection dans un troupeau
Protocole de mise en place de deux chiots de protection
GUIDE du débutant - Méthode Hogan des Vents

Le chien de protection
C’est Un Savoir Faire & Un Savoir Etre
Un très long Apprentissage
Tant pour l’humain que pour le chien


Il y a plus de 20 ans que j’ai entamé mes premières recherches sur les chiens de protection. Depuis j’ai établi des liens un peu partout dans le monde avec d’autres utilisateurs passionnés qui ont enrichi mon approche de leurs savoirs et de leurs expériences. Mon travail quotidien avec ma meute a abouti à la publication de mon livre sur le Montagne des Pyrénées en 2016 (pour plus d'informations, cliquez ICI).

Avec l’expérience des plus de 150 jeunes que j’ai placés au travail dans des troupeaux, j’ai affiné année après année ma réflexion sur la mise en place des chiots pour en arriver au protocole suivant, à ce jour en août 2018. Bien évidemment ma réflexion se poursuit en fonction de mes expériences et de mes rencontres et ce protocole est susceptible d’évolution.

Devant l’inquiétude des débutants, que j’observe régulièrement, et leur réelle volonté de bien faire avec leurs chiots, j’ai décidé de vous proposer un protocole très détaillé pour vous guider pas à pas. Ce protocole s’applique spécifiquement lors d’une première introduction de chiens de protection dans un troupeau chez des personnes qui n’ont aucune expérience des chiens de protection et dont le troupeau ne connaît pas non plus les chiens de protection.

Il est très important que les débutants en chiens de protection puissent communiquer avec une personne ressource aussi souvent que nécessaire. Il ne faut jamais attendre … avec l’espoir que les choses s’améliorent. Il faut intervenir rapidement dès qu’une question se pose que ce soit en termes de comportement ou en termes de santé.

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<< Un chien de protection seul dans un troupeau, c'est de la maltraitance >>
Mathieu Mauriès, 2020



Démonstration

Le petit Raïki du Hogan des Vents vit dans sa meute depuis sa naissance. Sa famille - son père, sa mère, un frère et une soeur d'une portée précédente - l'entoure et l'éduque, tout comme les autres chiens de la meute. Ce chiot apprend dans un espace sécurisé où il peut s'épanouir, il passe ses journées à jouer avec les autres chiens ce qui constitue un véritable apprentissage.

Cette vidéo est suffisamment explicite et le montre parfaitement. Il deviendra un redoutable protecteur parce qu'il se sera construit sur la confiance et la compétence transmise par les chiens adultes.

Un chiot laissé à lui-même dans un troupeau n'apprend rien, il ne reçoit aucune stimulation, il lui est interdit de jouer, il vit dans l'ennui et la crainte car aucun adulte n'est là pour le protéger (les jeunes loups quittent leur meute vers deux ans) et encore moins pour l'éduquer. Un chiot laissé seul dans un troupeau se construit sur la peur. C'est de la maltraitance et je ne cesserai jamais de le répéter. Pourtant il va protéger plus tard ... mais à quel prix ?

Un chien peut passer sa vie attaché au bout d'une chaîne de 1,50 m et il vous fera même la fête lorsque vous lui apporterez à manger. Mais est-ce que cette vie est vraiment enviable ?

Connaître l'essence des chiens de protection est indispensable pour bien les utiliser dans leur fonction ancestrale. Les considérer comme des outils corvéables à merci explique en très grande partie l'échec qui leur est imputé - à tort - depuis le retour du loup en France il y a plus de 25 ans. Ce ne sont pas les chiens qui sont en cause mais la façon dont ils sont éduqués (ou pas éduqués justement) et utilisés.

Les chiens de protection travaillent en meute et une meute c'est au minimum 2 individus.

OUVRAGES de références sur le thème des chiens de protection
Mathieu Mauriès © 2020

Il y a plus de 30 ans j’ai commencé à m’intéresser aux chiens de protection de troupeau. A l’époque j’étais Professeur de Zootechnie, la science de l’élevage des animaux domestiques. 10 ans plus tard je m’installais comme Paysan Eleveur. Après une attaque de chiens domestiques sur mon troupeau je faisais l’acquisition de ma première Montagne des Pyrénées.

Depuis tout ce temps qui atteint maintenant les 40 années, je n’ai pas cessé d’étudier sur le terrain avec mes chiens, les chiens que j’ai placés au troupeau, et dans tous les documents que je trouvais, l’origine, le rôle et l’intérêt des chiens de protection.

Parler de chiens de protection sans parler de troupeaux, de bergers et de prédateurs n’a aucun sens pour moi. Trouver des solutions pérennes à la prédation ne peut se faire qu’au niveau de l’écosystème complet. C’est la raison pour laquelle j’ai accumulé dans ma bibliothèque des ouvrages sur ces trois thèmes principaux et aussi sur la santé et la nutrition des chiens.

Dans un but de partage j’ai décidé de vous faire découvrir ces quelques 90 ouvrages dont la moitié est en langue anglaise. Je les ai étudiés méticuleusement et leurs implications se retrouvent dans toutes les propositions que j’ai faites sur l’élevage, la sélection et l’utilisation des chiens de protection.

Comprendre les chiens de protection c’est aller jusqu’à l’origine et c’est aussi comprendre les prédateurs. L’étude du loup m’a grandement intéressé en ce sens que je considère le loup comme un modèle morphologique parfaitement fonctionnel. Après tout le chien descend du loup. Au-delà de la morphologie c’est aussi le mode de vie du loup qui m’a fortement inspiré lorsque j’ai commencé à développer mon travail sur l’éducation des chiots et sur la création de meutes de chiens de protection. J’en arrive aujourd’hui à promouvoir des meutes de chiens familiales à l’image des meutes de loups.
La culture de la meute transmise de génération en génération chez le loup m’a fait comprendre que le même phénomène pouvait se créer dans les meutes de chiens de protection à condition de favoriser cette transmission. Les vieux chiens sont des trésors de connaissances et il est important qu’ils puissent transmettre leur savoir aux jeunes avant de disparaître. En étudiant les loups et en regardant mes chiens j’ai compris que les jeunes apprenaient la vie en imitant les adultes. Depuis ce temps j’ai érigé en mode d’élevage cet apprentissage pour tous mes chiots.

Les loups sont-ils vermifugés ? Déparasités ? Vaccinés ? Chauffés quand ils sont petits ? Quatre fois non. Pourquoi mes chiens de protection ne pourraient-ils pas reproduire ce mode de vie qui conduit inéluctablement à une rusticité à toute épreuve. J’ai cherché et je continue à chercher des méthodes naturelles pouvant me permettre d’approcher cet objectif ambitieux.

Les chiens de protection ne sont pas des races mais un flux de gènes nés en Asie centrale qui s’est dispersé à travers les migrations humaines et les transhumances jusqu’à la pointe de l’occident. Cette constatation m’a amené à étudier les croisements entre races de chiens de protection et leur intérêt dans la régénération des populations de chiens de protection.

Un ouvrage de l’auteur turc spécialiste des chiens de travail de son pays Güvener Isik a été une révélation pour moi « The Sheepdogs of Anatolia ». Cet auteur explique clairement que la notion de race était totalement inconnue des bergers turcs. Il démontre que la vision occidentale, qui s’est imposée et a été adoptée au titre du progrès, a complètement détruit la culture pastorale des chiens de travail en séparant en races ce qui était auparavant une continuité entre différents types de chiens aux origines communes. De la fluidité ils sont passés à la rigidité. Un point de vue tout à fait passionnant.

Si vous en connaissez, je suis preneur de tout ouvrage qui ne figurerait pas dans ma liste afin de poursuivre mon travail de Paysan chercheur. Merci d’avance.

S'installer comme Eleveur


J’ai 60 ans. Le temps a emporté les années comme le Mistral de ma Provence mon enfance. Il y a 54 ans j’achetais du haut de mes 6 ans ma toute première brebis Mérinos d’Arles. J’avais économisé de la vente des œufs de mes poules à toutes les voisines du quartier. Je m’en souviens encore, 300 Francs stockés sous mon lit dans une boîte en carton. De mes rêves j’ai fait une réalité. Le bonheur ce n’est pas de vivre sans problème, le bonheur c’est de vivre chaque instant avec son cœur malgré les difficultés. Je suis heureux.

De nombreuses saisons plus tard, j’arrive à l’âge de transmettre, en toute humilité, tellement je me suis ramassé de gamelles. Je parle avec mon cœur et avec sincérité. A chaque fois que je suis tombé je me suis relevé, mes genoux sont bien rapés. Mon cœur porte de nombreuses cicatrices mais il bat toujours. La Passion te fait souvent faire des trucs bien bien couillons je peux te le garantir. Et l’adage selon lequel le cordonnier est le plus mal chaussé est rétrospectivement, criant de vérité ! Mais la Passion n’a jamais cessé, aussi forte à 60 ans qu’à 6 ans, le berger est dans mon sang. Mes brebis sont le sel de ma Vie.

Mes textes ne sont pas la vérité, ils sont mes textes, et je les partage en espérant qu’ils puissent éviter certaines erreurs – que j’ai commises – à d’autres et rendre le monde un peu meilleur pour ceux et celles qui consacrent leur vie aux animaux et pour les animaux eux-mêmes. Ils sont mes compagnons de chaque instant.


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