Articles
LE BOULEDOGUE FRANÇAIS ANCIEN TYPEAnalyse d’une renaissance encore très fragileBilan de 17 années d’élevage
1 - Plus qu’un élevage, un écosystème
2 - Le programme de sélection du Hogan des Vents
3 – Le cheptel reproducteur du Hogan des Vents
4 – Les résultats techniques de l’élevage du Hogan des Vents
5 – Le coût de la sélection
6 – Quel avenir pour le Bouledogue français Ancien Type ?
Protocole d'éducation chiot Bouledogue FrançaisGUIDE 2024 du débutant - Méthode Hogan des Vents
Le Bouledogue français, un grand chien dans un petit corps
N'oublions pas que les bouledogue français vivaient à l'origine dans les écuries où ils faisaient la chasse aux rongeurs indésirables ... ils sont donc aussi à l'aise dans un cadre campagnard que sur un canapé.
Elevés au sein d’une ferme mes petits Bouledogue sont confrontés à de nombreuses stimulations qui vont leur assurer confiance et sérénité. Ils vivent chez moi leur vie de bébés sans contraintes fortes si ce n’est celles posées par les chiens adultes.
Ce sera à leur futur gardien de mettre en place un programme éducatif afin que le chiot se transforme sereinement en chien heureux et équilibré.
Les bouledogue français ne demandent pas beaucoup d’exercice. Il faut tout de même pouvoir les sortir au moins deux fois par jour pour une heure de balade quotidienne, en dehors des heures les plus chaudes de la journée en saison estivale.
Ce document est là pour vous guider dans la mise en œuvre d’un processus d’éducation respectueux du chiot. Au moindre problème, n’hésitez pas à me contacter.
Le drame du chien de protection en France
Cet article est issu de mes 30 ans de recherche, d’élevage, de sélection et d’expérience dans le placement de chiots destinés à la protection de troupeaux. Mon élevage est connu sous l’affixe « du Hogan des Vents ». J’ai travaillé avec différentes races de protection : Montagne des Pyrénées, Kangal, Mâtin espagnol, Dogue du Tibet et leurs croisements. Sur ce sujet passionnant des protecteurs de troupeaux, ce sont mes chiens qui m’ont tout appris. Il faut avoir l’humilité de le reconnaître. Ils sont de formidables enseignants pour qui sait les comprendre et leur laisser la possibilité d’être totalement ce qu’ils sont : des protecteurs nés.
Mon cursus de scientifique m’a permis d’aborder la question du chien de protection avec logique, rigueur et honnêteté. J’ai ainsi produit de nombreux articles sur le sujet et deux ouvrages. Ma réflexion sur ce chien si particulier est en perpétuelle évolution.
Il m’a fallu 20 ans pour acquérir des compétences significatives en matière de chiens de protection. Ces compétences reposent sur un travail bibliographique important. Et sur l’observation du comportement de mes chiens dans les conditions les plus naturelles possibles. Mes interventions ont été très réduites pour leur laisser toute liberté d’agir. C’est ainsi que j’ai pu, par exemple, observer que certains chiens se liaient préférentiellement à mes ânes plutôt qu’à mes ovins et mes caprins. Observation démontrant qu’il serait possible de sélectionner des chiens de protection avec une affinité particulière pour les équidés.
Arriver à ce lâcher prise fut fort complexe car cela ne fait pas partie de nos habitudes en matière d’éducation canine. En effet nous sommes, pour la grande majorité, formés dans le contrôle du chien. Aujourd’hui je ne donne plus aucun ordre à mes chiens de protection.
Protocole d’éducation Chiots Montagne des Pyrénées& Chiots Kangal destinés à la compagnieGUIDE 2024 du débutant - Méthode Hogan des Vents
Ce protocole d’éducation s’applique aussi bien aux chiots Montagne des Pyrénées qu’aux chiots Kangal / Berger d’Anatolie et les croisements entre ces deux races.
Le Montagne des Pyrénées ou « Patou » et le Kangal ne sont pas le chien de Monsieur et Madame tout le monde.
Les chiens de protection (Montagne des Pyrénées, Berger d’Anatolie ou Kangal, Mâtin Espagnol, Dogue du Tibet) sont caractérisés par une vive intelligence. Ils ont une réelle indépendance vis-à-vis de l’homme liée à leur fonction ancestrale de protection des troupeaux. Lorsque les circonstances l’exigent ces chiens sont capables de prendre des initiatives. Ils sont donc tout sauf le modèle du berger allemand obéissant au doigt et à l’œil. Et il ne faut surtout pas chercher à reproduire ce modèle.
En termes de maniabilité du chien beaucoup se joue pendant le premier mois de présence dans la famille. Il est particulièrement important de consolider pendant cette période la relation avec tous les membres de la famille à travers des exercices simples. Les règles de vie au sein de la famille doivent être claires pour le chiot. Ce qui sera autorisé au jeune chien le sera aussi plus tard au chien adulte. Par exemple c’est à vous de décider si votre chien pourra monter ou pas sur le canapé et à faire respecter ce choix à tous les membres de la famille. Un chien dominant cela n’existe pas, c’est juste un chien mal éduqué et mal dans sa peau. Le mythe de la dominance n’est qu’un mythe et il n’a pas de réalité.
Devant l’inquiétude des nouveaux propriétaires et leur réelle volonté de bien faire avec leurs chiots, j’ai décidé de vous proposer un protocole très détaillé pour vous guider pas à pas. Ce protocole s’applique spécifiquement lors de l’arrivée d’un chiot chez des personnes qui n’ont aucune expérience des Chiens Montagne des Pyrénées ou des Kangal.
ADOPTER un patou en REFUGE
Je suis récemment contacté par une personne, dont je salue la démarche, car elle souhaite recueillir des renseignements sur les patous – chien de Montagne des Pyrénées – dans l’objectif d’adopter un chien dont elle a fait la connaissance dans un refuge.
Je rapporte ici le message qu’elle m’a adressé et à la suite mes questionnements et recommandations pour ce cas précis. Je terminerai cet article avec des rappels essentiels sur les chiens de protection destinés à la compagnie, qu’ils soient adoptés adultes ou chiots.
Première intégration de chiens de protection dans un troupeau
Protocole de mise en place de deux chiots de protection
GUIDE 2024 du débutant - Méthode Hogan des Vents
Le chien de protection
C’est Un Savoir Faire & Un Savoir Etre
Un très long Apprentissage
Tant pour l’humain que pour le chien
Il y a plus de 20 ans que j’ai entamé mes premières recherches sur les chiens de protection. Depuis j’ai établi des liens un peu partout dans le monde avec d’autres utilisateurs passionnés qui ont enrichi mon approche de leurs savoirs et de leurs expériences. Mon travail quotidien avec ma meute a abouti à la publication de mon livre sur le Montagne des Pyrénées en 2016 (pour plus d'informations, cliquez ICI).
Avec l’expérience des plus de 200 jeunes que j’ai placés au travail dans des troupeaux, j’ai affiné année après année ma réflexion sur la mise en place des chiots pour en arriver au protocole suivant, à ce jour en août 2018. Bien évidemment ma réflexion se poursuit en fonction de mes expériences et de mes rencontres et ce protocole est susceptible d’évolution.
Devant l’inquiétude des débutants, que j’observe régulièrement, et leur réelle volonté de bien faire avec leurs chiots, j’ai décidé de vous proposer un protocole très détaillé pour vous guider pas à pas. Ce protocole s’applique spécifiquement lors d’une première introduction de chiens de protection dans un troupeau chez des personnes qui n’ont aucune expérience des chiens de protection et dont le troupeau ne connaît pas non plus les chiens de protection.
Il est très important que les débutants en chiens de protection puissent communiquer avec une personne ressource aussi souvent que nécessaire. Il ne faut jamais attendre … avec l’espoir que les choses s’améliorent. Il faut intervenir rapidement dès qu’une question se pose que ce soit en termes de comportement ou en termes de santé.
S'installer comme Eleveur (mise à jour 2024)
J’ai 62 ans. Le temps a emporté les années comme le Mistral de ma Provence mon enfance. Il y a 56 ans j’achetais du haut de mes 6 ans ma toute première brebis Mérinos d’Arles. J’avais économisé de la vente des œufs de mes poules à toutes les voisines du quartier. Je m’en souviens encore, 300 Francs stockés sous mon lit dans une boîte en carton. De mes rêves j’ai fait une réalité. Le bonheur ce n’est pas de vivre sans problème, le bonheur c’est de vivre chaque instant avec son cœur malgré les difficultés. Je suis heureux.
De nombreuses saisons plus tard, j’arrive à l’âge de transmettre, en toute humilité, tellement je me suis ramassé de gamelles. Je parle avec mon cœur et avec sincérité. A chaque fois que je suis tombé je me suis relevé, mes genoux sont bien rapés. Mon cœur porte de nombreuses cicatrices mais il bat toujours. La Passion te fait souvent faire des trucs bien bien couillons je peux te le garantir. Et l’adage selon lequel le cordonnier est le plus mal chaussé est rétrospectivement, criant de vérité ! Mais la Passion n’a jamais cessé, aussi forte à 62 ans qu’à 6 ans, le berger est dans mon sang. Mes brebis sont le sel de ma Vie.
Mes textes ne sont pas la vérité, ils sont mes textes, et je les partage en espérant qu’ils puissent éviter certaines erreurs – que j’ai commises – à d’autres et rendre le monde un peu meilleur pour ceux et celles qui consacrent leur vie aux animaux et pour les animaux eux-mêmes. Ils sont mes compagnons de chaque instant.
Mes chiens ont des puces
Mes chiens ont des puces & même des tiques et cela ne me pose aucun problème. Depuis plus de 20 ans, ils sont issus d’une sélection sur la rusticité... Je ne suis pas en guerre avec la Nature, je coopère avec elle. Je m’explique, lorsque des chiens sont élevés dans une camisole chimique toute leur vie (antiparasitaires internes et externes, appliqués plusieurs fois par an, et vaccination annuelle systématique) ce processus sélectionne des chiens qui ne sont plus capables de vivre sans ces béquilles artificielles. Adiou l’immunité naturelle. Par ailleurs mes chiens, petits et grands, ne sont jamais ni lavés ni brossés. Ceci dit aucun n'est stérilisé ce qui est un point important relativement à la qualité et à l’entretien de leur fourrure.
Je me souviens d’une formation en TTouch à laquelle je participais en Suisse. J’étais venu avec ma petite Bouledogue Théophanie, sur la fin de sa vie, pour avoir un moment privilégié avec elle toute seule. J’ai déclenché une véritable crise d’hystérie collective chez les 30 participantes parce que l’une d’entre elles avait vu UNE puce sur ma chienne !!!! J’ai vraiment eu l’impression d’avoir commis un crime de lèse majesté au pays des chiens aseptisés et j’ai échappé de peu à un bain d’huile bouillante.
PREMIERE INTRODUCTION DE CHIENS DE PROTECTION DANS UN SYSTEME ITINERANT OU UN SYSTEME D’ELEVAGE PLEIN AIR INTEGRAL
Les systèmes en itinérance permanente tout comme les systèmes plein air intégral constituent, compte tenu de leurs particularités, un vrai challenge pour l’introduction de chiens de protection.
L’objectif du berger est d’avoir des chiens de protection qui tiennent la route – efficaces, en bonne santé et fiables – et qui durent dans le temps vu l’investissement en temps et en argent nécessaire à l’intégration de ces chiens.
Dans mon approche je propose la solution qui présente, selon moi, les plus grandes chances de succès en minimisant les risques d’échec. Je me place, pour cet article, dans la situation où il s’agit de la première intégration de chiens de protection dans un troupeau naïf en la matière. C’est-à-dire un troupeau qui n’a jamais connu de chiens de protection avec un berger ou un éleveur qui n’en a pas d’expérience.
Pour atteindre cet objectif d’efficacité, les chiots ont besoin de sécurité pour développer leur potentiel génétique avec confiance et assurance. Cela leur demandera trois ans avant d’être totalement opérationnels. Il est nécessaire que le chiot reçoive les bonnes bases dans un environnement sécurisé qui lui permette d’exprimer pleinement ce potentiel. C’est ainsi qu’il sera plus tard capable de gérer des situations complexes en relation notamment avec l’humain. Il devra être capable de réfléchir et d’analyser les situations plutôt que de réagir de façon instinctive.
Dans les systèmes d’élevage en itinérance permanente, et dans un système plein air intégral, les conditions ne sont pas réunies pour mettre en place de façon efficace des chiots de trois mois. Le contexte trop changeant du système itinérant ou l’isolement dans la nature pour le système plein air serait source de trop d’insécurité pour de jeunes chiots. Cela serait néfaste à leur apprentissage.
Le Montagne des Pyrénées, chien de compagnie ? Vraiment ?Cas d’étude : bien connaître le chien avant de le ramener à la maison
Je reçois il y a quelque temps ce message d’une éleveuse de Montagne des Pyrénées occasionnelle puisqu’il s’agit seulement de sa deuxième portée. Les chiots de la portée ont pour père un mâle du Hogan des Vents.
DEBUT DE L'HISTOIRE
Bonjour Mathieu,
Nous avons un problème avec un de nos chiots Montagne des Pyrénées. En fait pas nous, mais les propriétaires du chiot. C’est un chiot de la portée de février 2022. Ce chien a une histoire particulière et je vais commencer par le début.
Il s’agit de MANSA, une chienne restée chez nous jusqu’à l’âge de 6 mois parce qu’elle devait partir à l’étranger. Comme nous n’avons plus eu de nouvelles de son acheteur, je l’ai remise en vente. Elle est finalement partie chez un couple de personnes âgées en août 2022. Ces personnes sont parties en vacances pendant 5 semaines début 2023. La chienne avait été mise en pension. Le Monsieur est tombé malade pendant ses vacances et il a subi une lourde opération du cœur début avril 2023. Il m’a contacté en disant qu’il ne pouvait plus prendre soin de la chienne et m’a demandé de l’aider à lui trouver une nouvelle famille.
Le débutant et le chien de protection
1 - L'INTRODUCTION DE CHIENS DE PROTECTION : UN VERITABLE CHALLENGE POUR LES ELEVEURS
2 - LE CHIEN DE PROTECTION, ENTRE REVE ET REALITE
3 - DIALOGUES AVEC DES DEBUTANTS EN CHIENS DE PROTECTION
4 - QUI PEUT ACCOMPAGNER LES DEBUTANTS ?
5 - LE SUIVI DES CHIOTS : L'IMPORTANCE DU PREMIER MOIS
The beginner and the protection dog
1 – THE INTRODUCTION OF PROTECTION DOGS: A REAL CHALLENGE FOR BREEDERS
2 – THE PROTECTION DOG, BETWEEN DREAM AND REALITY
3 – DIALOGUES WITH BEGINNERS IN PROTECTION DOGS
4 – WHO CAN ACCOMPANY THE BEGINNERS?
5 – PUPPY FOLLOW-UP: THE IMPORTANCE OF THE FIRST MONTH
Le Bouledogue Français, retour aux sources
Moi qui détestais les petits chiens j’ai découvert chez le Bouledogue français un grand chien dans un petit corps. Depuis je ne me lasse pas de ces boules d’amour qui ont envahi ma ferme.
Le Bouledogue français est un chien de petit format qui pèse entre 8 et 14 kg selon le standard officiel. Les couleurs de base sont le bringé et le caille. Le bringé peut varier de clair à très foncé qui peut paraître noir au néophyte. Le fauve a probablement été introduit par croisement ancien avec le Carlin ou bien il remontre au mini Bulldog anglais utilisé dans sa création. Il se décline également en caille fauve, appelé fauve et blanc.
Les Bouledogue français, qu’ils soient mâle ou femelle, ont des caractères très affectueux. Ce sont d’excellents chiens de compagnie. Ils sont très proches de l’homme, gentils et patients. Ce sont des chiens qui demandent peu d’exercice physique pour être heureux. Ils sont donc bien adaptés à la vie citadine.
De bon caractère, ils sont très faciles à éduquer. Par contre ils ne doivent pas rester tout seul à la maison sauf s’il y a déjà un premier chien déjà présent pour leur tenir compagnie. En effet ils adorent la compagnie de leur maître.
Tous mes chiens vivent en meute et je garde mes chiots jusqu’à trois mois au lieu des deux mois habituels pratiqués par la grande majorité des éleveurs pour le départ des chiots. Je me suis en effet aperçu que les jeunes apprennent énormément des adultes entre deux et trois mois, notamment la notion de limites à ne pas dépasser tout comme la morsure inhibée. A tous ceux qui me font confiance pour acquérir un Bouledogue français, je propose aussi un protocole d’éducation et un suivi à vie de leur chiot.
Qui peut donc élever des chiens de protection ?Produire un Montagne des Pyrénées authentique
1 - UN CONSTAT
2 - UN CONTEXTE
3 - UNE APPROCHE PAR LE CONCRET
4 - LE MONTAGNE DES PYRENEES DOIT RESTER UN CHIEN RUSTIQUE
5 - MON EXPERIENCE PERSONNELLE
6 - L’INDISPENSABLE VALIDATION PAR LE TERRAIN
7 - CONFIGURATION PRATIQUE POUR ELEVER DES CHIOTS DESTINES A LA PROTECTION DES TROUPEAUX
Sélection du chien de Montagne des Pyrénées - Le travail du Hogan des Vents
Le dicton du jour : "Uste ukaitea ez da jakitea"
(Opinion n'est pas science)
Les Chien de Montagne actuels sont-ils encore rustiques ? C’est la question que tous les éleveurs de ces merveilleux chiens devraient se poser.Quand j’ouvre la gueule de mes Montagne et que je la compare avec celle de mes Kangal, je vois une différence énorme au désavantage du Montagne. Avez-vous déjà regardé la dentition d’un loup ? Ouvrez la gueule de vos chiens et faites la comparaison … Il y a un sacré travail de sélection à réaliser ...
De ce que j’ai appris de ma propre histoire, c’est qu’il faut au moins 10 ans pour comprendre le travail des chiens de protection y compris en vivant avec eux 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai mal interprété le comportement de mes chiens en raison de mon ignorance de l’époque.
Comme je l’ai écrit dans mon protocole d’éducation : le chien de protection c’est un Savoir Faire & Un Savoir Etre, un très long apprentissage, tant pour l’humain que pour le chien.
Et concernant l’élevage lui-même j’ai compris qu’il faut mettre au monde au moins quatre chiennes pour en sortir une seule bonne reproductrice avec les qualités nécessaires à la perpétuation de la population. Il n’y a pas de sélection sans pression de sélection. Et la pression de sélection c’est choisir les meilleurs individus parmi un très grand nombre.
Le Hogan des Vents c’est un élevage de Chien de Montagne des Pyrénées mais aussi un lieu de recherche et d’expérimentation sur les chiens de protection. Depuis 40 ans je me consacre avec passion à l’élevage des animaux domestiques. Ma spécialisation dans les chiens de protection est arrivée après ma carrière de chercheur, professeur et consultant réalisée dans l’élevage des ruminants (ovins, caprins et bovins) et la luzerne, même si à l’époque je m’intéressais déjà à ces protecteurs de troupeaux.
Le Patou, chien de protection de troupeau et compagnon du berger
Peut-il devenir chien de compagnie ?
LE MONTAGNE DES PYRENEES, UN CHIEN DISSUASIF ET NON AGRESSIF
Le chien de Montagne des Pyrénées ou « Patou » est un chien de protection sélectionné depuis des siècles dans les Pyrénées pour défendre les troupeaux contre les attaques de l’ours et du loup. Les patous travaillent en meute et savent s’organiser pour protéger au mieux leur troupeau.
Les Montagne des Pyrénées ont été sélectionnés de tout temps pour être dissuasifs et non pas agressifs. Le chien s’interpose alors naturellement entre l’élément étranger et le troupeau pour faire barrage.
COMPORTEMENT DES CHIENS DE PROTECTION
Les Montagnes ne se dressent pas. D’instinct ils connaissent leur rôle mais ils doivent recevoir une éducation de base et être correctement sociabilisés dans leur jeune âge.
Eu égard à leur fonction de protection, les Montagnes sont intelligents et indépendants de caractère. Ils parcourent leur territoire afin de détecter l’approche des prédateurs. Ils doivent savoir identifier un danger pour leur troupeau et agir à bon escient en toutes circonstances.
Historiquement les chiens de protection ont toujours travaillé avec des bergers et en meutes. Les chiens ont besoin de la reconnaissance, de l’appui et de l’affection de leur berger pour avoir une bonne stabilité mentale et en conséquence une réelle efficacité contre les prédateurs. Ils ne sont pas les remplaçants du berger mais leurs auxiliaires.
Programme de sélection du Bouledogue français à l’Elevage du Hogan des Vents
1 – Sélection ? Vous avez dit sélection ?
2 – Les critères fonctionnels chez le Bouledogue français, chien de compagnie : l’aptitude physique
3 – Les critères fonctionnels en relation avec la rusticité et la reproduction
4 – Le critère adaptation à la vie de famille : la note « compagnie »
5 – La santé
6 – Les accouplements
7 – Un travail collectif d’éleveurs pour une sélection éthique et responsable
Origines, Sélection des Chiens Montagne des Pyrénées du Hogan des Vents et Myélopathie Dégénérative (DM)
LES ORIGINES
Les chiens Montagne des Pyrénées du Hogan des Vents trouvent leurs origines dans quatre lignées différentes de Montagne représentée chacune par une chienne. Je leur ai associé ultérieurement une cinquième lignée résultant de l’introduction de gènes Kangal et Dogue du Tibet. Il s’agit de ma lignée de rouquines dont les qualités de travail sont exceptionnelles.
Dans mon optique « chien de travail à la protection des troupeaux » de ces quatre premières lignées de Montagne, j’en ai éliminé définitivement deux.
La première pour un manque évident d’intérêt pour le travail sur troupeau et une morphologie de mamelles catastrophique.
La deuxième pour une morphologie que je trouvais trop légère pour des chiens de protection associée à des aboiements excessifs.
Ma lignée de rouquines, composée uniquement de chiennes de protection remarquables, est destinée à être absorbée à terme dans mes deux lignées Montagne afin d’en augmente la variabilité génétique et en renforcer les qualités de travail.
Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez le chien de race en France ?Du travail à la compagnie, histoire d’une dangereuse dérive qui ne dit pas son nom. Illustration avec les chiens pyrénéens et quelques autres. (2020)
RENDONS A CESAR CE QUI EST A CESAR
La sélection paysanne est à l’origine de tous nos chiens pastoraux qu’ils soient de protection, les plus anciens, ou de conduite, les plus récents. Les bergers n’avaient pas fait de grandes études mais ils possédaient un vrai bon sens paysan. Un bon sens acquis par l’expérience sur leurs troupeaux et leurs chiens, et par la transmission des savoirs de génération en génération. Dans le monde du chien, le bon sens paysan n’a plus sa place … parti sans laisser d’adresse comme je le raconte dans mon article de 2018 « Les chiens de race sont en bonne santé et la terre est plate ».
En France la plupart des éleveurs de chiens n’ont pas fait non plus de grandes études dans le domaine des sciences de l’élevage mais force est de constater qu’ils n’ont pas non plus le bon sens Paysan. Cela a conduit à une invasion phénoménale de croyances chez les chiens dits de race. Même si ce terme de « race » n’a aucune réalité biologique puisqu’il est juste une norme fixée par l’humain. La meilleure preuve en est que toutes les races peuvent se croiser naturellement et donner naissance à des chiots sauf les extrêmes morphologiques tels que le chihuahua et le dogue allemand.
Droit de réponse à M. Jean-Pierre Lamic
Je viens de lire un article que vous avez publié intitulé « Le retour du loup : ce que l’on ne nous dit pas… » en date du 28 octobre 2017 http://www.voyageons-autrement.com/le-retour-du-loup-ce-que-l-on-ne-nous-dit-pas et je vais me permettre quelques remarques. Tout comme vous je suis partisan d’une troisième voie entre la destruction du loup et la destruction du pastoralisme. Scientifique de formation et d’expérience dans le domaine de l’élevage, je me suis installé comme éleveur ovins caprins il y a 17 ans et j’ai développé dans le même temps l’élevage et l’utilisation de chiens de protection.
Dans votre paragraphe « Apprendre à connaître le loup » vous évoquez le concept de dominant/dominé qui est totalement obsolète pour les biologistes modernes, il l’est d’ailleurs également pour le chien domestique. L’observation de loups captifs ne peut en aucun cas permettre de connaître leur comportement, leur vie sociale et leur mode d’organisation à l’état sauvage. Sur ce sujet je vous conseille le passionnant ouvrage de Gordon Haber qui a étudié les loups dans leur milieu naturel pendant 43 années (Among Wolves: Gordon Haber's Insights into Alaska's Most Misunderstood Animal). Gordon Haber y évoque la culture de la meute transmise de génération en génération et je rajouterai que c’est aussi le cas pour les meutes de chiens de protection qui protègent nos troupeaux. J’ai largement développé ce thème dans l’ouvrage de 360 pages que j’ai publié en 2016 « Le Montagne des Pyrénées, Chien de protection de troupeau, Elevage – Sélection – Education – Utilisation »
Vous citez aussi des observations de petites troupes de brebis sans berger ni chiens mais il faut savoir que les attaques de loups font éclater les troupeaux et que les bergers mettent des jours à retrouver les animaux égarés. Sans plus de détails précis sur ces animaux notamment le nom de leur propriétaire et leur origine, vos conclusions me semblent particulièrement hâtives.
Enfin vous citez également un film dans lequel un patou est pourchassé par deux loups au prétexte du rapport dominant/dominé.
Programme de sélection du Montagne des Pyrénées à l’Elevage du Hogan des Vents (2019)
1. Sélection ? Vous avez dit sélection ?
2. Les critères fonctionnels en relation avec le travail de protection des troupeaux
3. Les critères fonctionnels en relation avec la rusticité et la reproduction
4. Le critère efficacité au travail : la note « troupeau »
5. La santé
6. Les accouplements
7. Illustration avec les chiens Montagne des Pyrénées du Hogan des Vents
8. Une filière de production de chiots Montagne des Pyrénées destinés au travail
Les chiens de race sont en bonne santé et la Terre est plate (2018)
Comment parler de sélection dans l’espèce canine quand la cynophilie moderne consiste seulement à classer en quelques minutes des chiens sur une apparence ? Rien de scientifique dans cela. Le résultat n’est ni fiable ni répétable comme le démontre la réalité de expositions. Le même chien peut passer d’un extrême à l’autre dans le même week-end sous deux juges différents. Dans cette réalité-là ce n’est en aucun cas la valeur génétique du chien qui est évaluée et c’est pourtant celle-là qui est intéressante. La valeur génétique d’un chien est identique de sa naissance à sa mort. C’est son patrimoine génétique. Plus intéressante encore est la capacité d’un chien à transmettre ses qualités. Mais ici point d’héritabilité (1) connue ou de coefficient de détermination (2) concernant les chiens, donc aucune approche génétique sérieuse. La cynophilie officielle qui frise la dictature, mais c’est dans l’air du temps, se vante de participer à l’amélioration des races canines. J’attends toujours de savoir ce qui a été amélioré en 100 ans chez nos chiens ?
Marchand de chiens ou éleveur de patous sélectionnés ?
RETOUR sur une vraie fausse bonne idée : faire de l’argent avec des chiens de protection (2017)
J’avais juste 6 ans lorsque j’ai acheté ma première brebis, une métisse, c’était dans la Crau ... Il y a cinquante ans et j’avais déjà la Passion du troupeau.
Mais commençons par le début, comme cela l’histoire sera complète. Un jour de juillet 2000, deux chiens domestiques ont attaqué mon troupeau de chèvres. Suite à cet évènement, j’ai perdu le sommeil, je dormais la fenêtre ouverte, au moindre bruit je sortais immédiatement pour aller voir mes bêtes. Bref l’enfer, et la crainte permanente de revivre ce cauchemar. Presque toutes les chèvres ont ensuite avorté, ce fut un désastre pour moi.
C’est de ce moment-là que vient ma première rencontre avec un patou, plus exactement une patou. Elle s’appelait SHAN et elle m’a plongé dans un monde de chiens que je ne soupçonnais pas, celui des chiens de protection.
Quelle sélection pour les chiens de protection ?
Illustration sur mon groupe génétique Mâtin Espagnol (2017)
Dans un monde où la technologie est omniprésente y compris dans le milieu du chien, j’ai décidé de travailler sans elle, à l’image des générations de bergers qui m’ont précédé. Ils ont créé les extraordinaires races de chiens de protection que nous connaissons aujourd’hui sans tests génétiques et sans radio des hanches ou des coudes, uniquement sur leur instinct et la capacité des chiens à remplir une fonction bien précise : protéger leurs troupeaux. Je m’inscris dans cette lignée avec cependant une approche scientifique compte tenu de mon expérience de chercheur, les deux choses n’étant pas incompatibles.
Les critères sur lesquels je sélectionne mes chiens et particulièrement mes reproducteurs sont: le gabarit, la qualité de la fourrure, la dentition, le contrôle de l’aboiement, la prolificité [le nombre de chiots nés par portée. Important car la reproduction est la première fonction touchée lorsqu’une race dégénère] et les qualités maternelles évaluées à travers le taux de survie des chiots. J’utilise un autre critère, indispensable mais plus difficile à quantifier, qui est l’efficacité au travail. Ce dernier critère est évalué directement et qualitativement par le berger sur des chiens de plus de 2 ans, c’est-à-dire considérés comme pleinement opérationnels dans le travail.
Histoire de Diva du Hogan des Vents, chienne Montagne des Pyrénées de compagnie devenue chienne de protection de troupeau (2017)
DIVA du Hogan des Vents est venue au monde le 17 mars 2008 dans une portée de 6 chiots nés du mariage de Vouvou du Pic de Viscos et de Unanno du Néouvielle. Elle a passé ses premières semaines sur la ferme du Hogan des Vents au milieu de ma meute de chien Montagne, de mes chèvres et de mes moutons. DIVA est ensuite allée rejoindre une famille dans la région de Marseille.
En février 2009, à l’âge de 11 mois, DIVA m’est ramenée à la ferme par ses propriétaires qui ne la supportent plus. La chienne aboie sans arrêt, a pris possession du canapé et refuse d’en descendre, détruit tout, attrape la main de ses maîtres avec les dents mais néanmoins sans brutalité, s’échappe tout le temps, ne répond pas au rappel, craint les autres chiens et irrite tout leur voisinage. J’avais laissé partir un petit chiot heureux et équilibré et je vois revenir chez moi une chienne craintive et incontrôlable. Visiblement cette famille n’a pas suivi les recommandations très précises que je donne pour chaque chiot de mon élevage qui part pour la compagnie …
Que s’est-il passé ? Je citerai simplement cette phrase de Raoul Kergomard (Elevage des Terres de Border, Educateur canin et Formateur en dressage de chiens de berger) « Un chien qui évolue dans un milieu dépourvu de toute autorité va mettre en place des comportements gênants qui évolueront bientôt en comportements déviants ou pathologiques (aboiements intempestifs, scatologie, destruction) ».
De la nécessité de créer des meutes de chiens de protection (2016)
Le nombre de chiens à utiliser pour protéger un troupeau est largement sous estimé en France. Ce nombre dépend de plusieurs facteurs :
- La race de mouton car elle influe directement sur l’instinct grégaire du troupeau. Certaines races comme les Mérinos restent bien groupées d’autres comme les Préalpes du Sud ont tendance à s’éparpiller compliquant de ce fait la tâche des chiens et nécessitant alors la présence de plus de chiens ;
- La topographie du pâturage et sa nature (prairie ouverte, forêt, montagne, collines, plaine) plus ou moins favorables à une approche discrète des prédateurs ;
- Le comportement des prédateurs notamment des meutes de loups et le nombre de loups dans la meute qui peuvent mettre une pression plus ou moins forte sur le troupeau. Les loups apprennent à attirer les chiens loin du troupeau pour les tuer et parfois même les consommer ;
- La disponibilité en proies sauvages pour les prédateurs ;
- Les types de prédateurs présents (loup, ours, lynx, chiens errants ...).
Les expositions canines pour les nul(le)s (2016)
Imaginez que vous rentrez dans un supermarché. Vous vous dirigez vers le rayon des conserves. Qu’allons-nous observer ? Des légumes en conserves : petits pois, haricots, flageolets, carottes, cœurs de palmiers … des poissons en conserves : thon, maquereau, sardines, anchois … des fruits en conserves : pêches, abricots, poires, cerises … Bref une très grande diversité d’aliments salés ou sucrés. Posons que chaque boite de conserve est un « individu chien » inscrit dans un livre d’origine comme le LOF pour les chiens nés en France. OK ? Et là commence la démonstration.
Le but du jeu est de faire classer par un dégustateur, par ordre de mérite, dans chaque catégorie (par exemple le thon dans ses différentes origines et préparations) les boites dont les contenus ont les meilleures qualités organoleptiques, ou en plus clair les boites les plus délicieuses à déguster … Jusque là vous croyez que tout va bien et qu’il suffit d’avoir un bon palais pour estimer la qualité des dits produits SAUF QUE le dégustateur ne peut pas ouvrir les boites. Ben oui il va falloir qu’il use de son prestigieux talent pour distinguer sans jamais les avoir goûté les meilleures boites de conserves du rayon.
Nous nous retrouvons donc dans une première étape avec 25 boites de thon à l’huile provenant de cinq pays et arrangées avec différentes huiles aromatisées ou pas. Chaque boite en compétition est présentée par une hôtesse déléguée par la marque d’origine.
Et les chiens dans tout ça ? (2015)
« La marque de fabrique de l’Occident moderne est une hyper technicité, une quête du « progrès » matériel. Malgré des avancées incontestables dans d’innombrables domaines, cette forme de progrès, telle qu’elle a été développée jusqu’à ce jour, provoque une destruction rapide et massive de la biosphère. Nous ne cessons d’artificialiser la nature, remplaçant le vivant par des technologies. »
Citation de l’ouvrage PERMACULTURE GUERIR LA TERRE, NOURRIR LES HOMMES Perrine et Charles Hervé-Gruyer (Editions ACTES SUD 2014)
Et bien les chiens de notre époque subissent ce même terrorisme technologique … de leur naissance à leur mort … Dans les cas les plus dramatiques ils sont conçus par insémination, vérifiés par échographie, dénombrés par radiographie, naissent par césarienne [ le début de la fin pour une race canine ] et vivent leurs premières semaines sous des lampes surchauffantes, gavés de biberons de lait artificiel et de vermifuges chimiques… plus tard brossés, shampooinés, laqués pour rester toujours plus « propres » et sentir « bon », nourris de croquettes à la composition inquiétante, aspergés de molécules chimiques toutes plus dangereuses les unes que les autres, vaccinés à outrance, radiographiés dans tous les sens, génétiquement analysés, classés, contrôlés, injectés d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires, opérés de toutes part pour les « réparer », ils finissent dans la douleur des cancers et autres maladies auto-immunes à un âge bien trop précoce jusqu’à leur dernière injection fatale.
Elevage canin : Sélection ? Vous avez dit sélection ? (2015)
Depuis plus de 15 ans je suis, à ma connaissance, le seul éleveur en France à développer un programme de recherche et de sélection spécifique aux chiens de protection en race Montagne des Pyrénées, Berger d’Anatolie et Mâtin Espagnol. La sélection devrait être une démarche collective impliquant le plus grand nombre d’éleveurs possible. Malheureusement rien n’a jamais été réalisé en ce sens au niveau national. Ma sélection est basée sur la fonctionnalité et la rusticité des chiens car les bergers ont besoin de chiens sains, fiables et efficaces. Je n’ai rien inventé, c’est la sélection qui a toujours existé dans les races pastorales. A ceci prés que les chiens de protection doivent travailler dans des conditions acceptables, c’est-à-dire en meute, pour tenir les prédateurs à distance, éduquer leurs jeunes dans la sécurité et assurer leur propre protection. En aucun cas le rôle des chiens de protection n’est de tuer le prédateur, même si cela peut arriver de façon occasionnelle. Depuis des millénaires les bergers travaillent avec des chiens de protection. En comparaison le chien de conduite est une invention très récente.
Comment créer une meute de chiens de protection (2015)
En France et depuis plus de 20 ans la prédation du loup sur les troupeaux ne cesse d’augmenter malgré la présence de chiens de protection. Ce constat d’échec est quasi généralisé. Il s’explique par une désinformation généralisée sur le fonctionnement de ces chiens. Le mythe du chien qui travaille seul dans un troupeau quelle que soit sa taille a fait des ravages. Placer un chiot de 8 semaines, parfois moins, seul au milieu d’un troupeau qu’il ne connaît pas et sans contact avec les humains et ses congénères, n’est ni plus ni moins que de la maltraitance.
Sur le terrain le travail des chiens – et non DU chien – consiste à établir un périmètre de sécurité autour du troupeau. Ils marquent le territoire avec leurs urines et leurs crottes, et par leurs aboiements, particulièrement la nuit, ils signalent leur présence aux prédateurs. Ils évitent ainsi la plupart du temps toute confrontation directe. Le rôle des chiens est d’empêcher les prédateurs d’approcher du troupeau. Grâce à leur odorat très développé, ils sont capables de les détecter à distance et ainsi de les bloquer. Lorsqu’ils sont correctement utilisés les chiens de protection sont efficaces. Partout dans le monde ils sont reconnus depuis longtemps comme le meilleur moyen de protéger les troupeaux et les prédateurs eux-mêmes puisque les confrontations directes sont extrêmement rares lorsque les chiens sont bien utilisés. Les chiens sont aussi le seul « moyen de protection » capable de s’adapter face aux changements de stratégie des loups.
H U M O U R - Petit guide pratique à l'usage du destructeur de races canines (2014)
Au LOF, Eukanuba et FCI allégeance tu prêteras
Aux règlements sans discussion tu te soumettras
Toutes les directives aveuglément tu appliqueras
Au standard impitoyablement tu te conformeras
De toute formation scientifique très loin tu te tiendras
A Cynophilie française tu t’abonneras...
La désinformation et le patou (2014)
Depuis de trop nombreuses années des mythes et des légendes sont perpétués dans les rares publications françaises concernant les chiens de protection. Ces propos erronés ont largement contribué à rendre leur utilisation problématique et à décrédibiliser leur efficacité.
Un remarquable exemple de désinformation caractérisée est le documentaire intitulé « Entre chiens et loups » [disponible en DVD] réalisé sur des attaques nocturnes de loups dans le Mercantour. Les commentaires donnés sur le comportement des chiens sont totalement faux. En effet il ressort de ce film que les chiens ne sont pas efficaces, pas courageux, pas assez rapides, incapables de discernement, qu’ils perturbent le troupeau et l’abandonnent.
En réalité ces chiens ont fait un travail exceptionnel compte tenu de leur très faible nombre pour protéger un troupeau de 2500 têtes. Dans une première séquence en 2000 ils sont 5 et dans la deuxième séquence tournée en 2004 ils ne sont plus que 3 et encore 3 jeunes chiens inexpérimentés. Sachant que pour protéger efficacement un tel troupeau contre une meute de loups il faudrait au moins 15 chiens, il est évident que dans une telle situation les chiens ne peuvent qu’être mis en échec par les loups.
Chiens de protection : le paradoxe français (2013)
Les chiens de protection ont fait leur retour en France il y a trente ans pour contrer les attaques de chiens divagants sur troupeaux ovins. Dix ans plus tard ils ont repris du service en montagne avec l’arrivée des premiers loups italiens dans les Alpes du sud.
L’utilisation de chiens de protection était tombée en désuétude au début du siècle dernier avec la disparition des grands prédateurs. Leur retour a démarré sur de très mauvaises bases. Tout d’abord ce dossier a été confié à des spécialistes des chiens de conduite. Or il n’y a pas plus opposé en terme de comportement que chiens de conduite et chiens de protection. Ensuite c’est une méthode importée des USA qui a été généralisée à toutes les situations. Cette méthode considère le chien comme un outil devant vivre en permanence au milieu d’un troupeau afin d’assurer sa protection. Sur ce principe les chiots sont placés seuls à un âge extrêmement jeune en bergerie dans le but de favoriser leur attachement au troupeau. Ils n’ont qu’un minimum de contacts avec le berger et aucun contact avec d’autres chiens pendant cet apprentissage.
Utilisation du chien de Montagne des Pyrénées contre l’Ours à Pasvik (Norvège)
(2013)
Depuis longtemps les ours de Pasvik ont tendance à devenir de moins en moins craintifs à l’encontre des humains. En 1993 des ours furent souvent observés près d'un secteur habité de Vaggetem dans la région nord de Pasvik. L’été 1994 plusieurs individus pénétrèrent dans les champs du village. Une femelle accompagnée de deux jeunes se montra peu farouche et fut observée par des centaines de touristes et autres spectateurs.
Elever et sélectionner des chiens pour la protection des troupeaux : Mythes, légendes et réalités (2013)
Résumé
En France depuis 20 ans la prédation du loup sur les troupeaux ne cesse d’augmenter malgré la présence de chiens de protection. Ce constat d’échec généralisé confirme 20 ans d’incohérence dans la gestion du dossier « chiens de protection ». Il s’explique par une totale méconnaissance de ces chiens et de leur mode de travail. Rien n’a jamais été fait pour que les chiens de protection soient correctement utilisés dans notre pays. Il n’y a pas de recherche, pas de formation pertinente, aucune sélection sur les chiens et pas de filière de production. Pourtant les chiens sont reconnus depuis longtemps comme le meilleur moyen de protéger les troupeaux et les prédateurs eux-mêmes. Pour pacifier la question du loup, le budget de l’Etat devrait être rééquilibré vers plus de prévention et moins d’indemnisations, donc une meilleure utilisation des chiens de protection.
Les clubs de race en France : outils de destruction massive des chiens de travail au troupeau ? - Parole de berger (2012)
Berger picard, berger de Beauce, berger de Brie, berger des Pyrénées, berger allemand, berger belge … la liste est longue de tous ces chiens de conduite qui n’ont plus de « berger » que le nom et qui ont été perdus définitivement pour le pastoralisme.
En France, le Border Collie est la seule race de chien de berger dont l'examen de confirmation comprend un test d'aptitude naturelle au travail. Y aurait-il un rapport avec le fait que le Border Collie a éclipsé toutes les autres races de chiens de conduite dans nos troupeaux? Sans le moindre doute. La question de la conservation du seul chien de protection français qui nous reste, le Montagne des Pyrénées, se pose aujourd’hui. Malheureusement l’histoire est déjà terminée pour le Mâtin des Pyrénées qui a déserté les troupeaux français.
Expérience d’élevage de chiots Montagne des Pyrénées destinés à la protection des troupeaux ou à la compagnie (janvier 2012)
Ce texte fait suite à mon article « Evaluation du potentiel de travail de chiots Montagne des Pyrénées destinés à la protection des troupeaux » paru dans le bulletin de la RACP N°92-2011. Il précise de quelle manière j’élève mes chiots Montagne dans ma ferme. Mon troupeau est composé de brebis de race Cameroun et de chèvres de race Anglo-Nubienne. Elles mettent bas chaque année au printemps.
Evaluation du potentiel de travail de chiots Montagne des Pyrénées destinés à la protection des troupeaux (2011)
Les Montagnes LOF à la protection des troupeaux : mythe ou réalité ?
Depuis maintenant 12 ans je vis et je travaille tous les jours avec neuf chiens de Montagne des Pyrénées LOF (inscrits au Livre des Origines Français tenu par la Société Centrale Canine). Ils protègent mon troupeau avec une efficacité absolue. En effet je n’ai eu à déplorer aucune perte sur mes animaux au cours de ces 12 dernières années alors que je vis dans une zone à grands prédateurs des Alpes de Haute Provence.
J’ai fait la démonstration des capacités de travail de chiens LOF, non nés au troupeau, puis nés dans mon propre troupeau pour leur descendance. Et mes chiens ont montré une remarquable adaptation à la protection de différentes espèces : moutons, chèvres, alpagas, porcs, oies, rennes et poneys. Mes Montagnes participent aussi régulièrement à des ateliers de Zoothérapie avec des enfants autistes. Ils sont donc parfaitement sociables envers les humains.
Depuis 2006 j’ai placé dans des troupeaux 36 chiots Montagne LOF, nés de mes 10 chiens LOF. Les Montagnes LOF au travail sont bel et bien une réalité.
Psychose autour du patou... (2011)
LE MONTAGNE, UN CHIEN DISSUASIF ET NON AGRESSIF
Le chien de Montagne des Pyrénées, ou « Patou » dans le langage populaire, est un chien de protection français sélectionné depuis des générations dans les Pyrénées pour défendre les troupeaux contre les attaques de l’ours et du loup. Seuls les chiens inscrits au Livre des Origines Françaises (LOF) peuvent prétendre à l’appellation officielle de « chien de Montagne des Pyrénées » qui garantit leur conformité à la race, leur ascendance sur plusieurs générations, de même que leur aptitude au travail liée à une sélection très ancienne.
Contrairement à d’autres races de chiens de protection provenant d’Italie et des pays de l’Est et bien qu’ils soient d’apparence proche (Tatras, Kuvasz, Maremmes) les Montagne des Pyrénées ont été sélectionnés de tout temps pour être dissuasifs et non pas agressifs. Le chien s’interpose alors naturellement entre l’élément étranger et le troupeau. Le Montagne peut passer de l’aboiement au grondement pour être plus dissuasif. Il ne passe à l’attaque qu’en cas d’agression manifeste envers son troupeau. Les chiens de protection des pays de l’Est se révèlent au contraire beaucoup plus agressifs.
La création d’une filière de production de chiens de protection Montagne des Pyrénées LOF : un enjeu pour le pastoralisme … Plaidoyer d’un berger des Alpes (2010)
Le problème
La situation des chiens de protection en France est aujourd’hui très polémique en raison des interactions inévitables qui se produisent entre les chiens et les touristes, particulièrement dans les Alpes. Les chiens de protection sont ainsi stigmatisés au point qu’ils sont accusés de détourner les touristes de la montagne, de mettre la population en danger et de nuire à l’activité économique des zones rurales.
Utilisés pour lutter contre les attaques de prédateurs sauvages et de chiens errants, les chiens de protection appartiennent à différentes races et à de multiples croisements de ces mêmes races.
Une précision nécessaire
Le présent article concerne uniquement les chiens de Montagne des Pyrénées inscrits au LOF avec une généalogie connue [voir Note 1]. Ma réflexion et mes propositions sont basées sur l’expérience que j’ai acquise dans les Alpes françaises et concernent donc uniquement cette zone. Du côté des Alpes italiennes persiste une culture très vivante du chien de protection avec l’utilisation traditionnelle des Maremme-Abruzzes pour la protection des troupeaux contre le loup et l’ours qui n’ont jamais disparu du paysage pastoral. Dans les Pyrénées ou le Jura, également utilisateurs de chiens de protection, d’autres approches sont certainement envisageables car les contextes sont différents.
Le chien de Montagne des Pyrénées : un défi à la science (2009)
Le chien de Montagne des Pyrénées est une race de travail façonnée pour la protection des troupeaux par des générations de sélection paysanne. Un Montagne des Pyrénées assurera toute sa vie avec une vigilance sans faille la protection de « son » troupeau même si ce « troupeau » peut de nos jours revêtir différentes formes. Mettre en cause les qualités de travail de nos chiens relève d’un manque sérieux de connaissances de la race qui ne peuvent s’acquérir qu’en vivant 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 avec ces chiens incomparables. Bien évidemment de tels propos ne sont pas acceptables pour toute l’infrastructure qui dirige d’une main de fer notre agriculture, nos troupeaux et plus récemment nos chiens …. Comment un « simple éleveur » pourrait-il avoir une opinion sensée sur un sujet gros comme un(e) Montagne ?